Une des chansons muratiennes incontournables. Qu’il s’agisse du style pop des années 80, de jazz-country, de solo acoustique, de voix-piano ou de rock, cette chanson n’a jamais vraiment quitté le répertoire de Jean-Louis Murat.
Depuis sa première apparition en single en 1987 jusqu’à la dernière fois que je voyais la chanson dans une setlist de concert en 2013, il y a une chose qui n’a jamais changé: sa tonalité. Pendant plus d’un quart de siècle, malgré l’évolution de la voix de Jean-Louis avec l’âge, la chanson est restée résolument en ré mineur. Elle est aussi restée fidèle à sa signature temporelle en 4/4. Seule la tournée Vénus lui a donné un peu de swing dans un arrangement jazzy qui l’a dangereusement rapprochée du 6/8.
Cela à part, comme souvent chez notre chanteur, il n’y avait pas deux interprétations identiques de cette chanson. La version jazz-country mentionnée plus haut fut accompagnée non seulement d’une pedal steel guitar, mais aussi d’un couplet supplémentaire (Ma destinée au carrefour). La chanson devenait plus swing au fur et à mesure de la tournée: les versions de 1994 sont beaucoup plus libérées que celle enregistrée en décembre 1993 pour l’album Murat Live. Sur la tournée Dolorès 1998, Jean-Louis au chant et Denis Clavaizolle aux claviers reprenaient la chanson dans une version calme et dépouillée. Deux ans plus tard, le même duo a pris les guitares pour une version plus sombre et plus intense, ponctuée par le cri de Murat, « DE LA DOUCEUR!! », à la fin de la chanson.
Les versions ultérieures étaient souvent (comme les musiciens du backing band) plus rock, avec ou sans claviers, et marquées par des solos de guitare au début ou à la fin. L’une des versions les plus mémorables fut une performance très décontractée sur Europe-1 en 2012, accompagnée par Fred Jimenez, Stéphane Reynaud et (aux claviers) Slim Batteux – le groupe de la tournée Grand Lièvre. Cette chanson fut le véritable couteau suisse du répertoire muratien.
À noter aussi:
La participation de l’harmoniciste Pascal ‘Bako’ Mikaélian à l’enregistrement original;
La prestation dansante de la jeune Clermontoise Koum de cette chanson pendant Te garder près de nous (concert tribute à Jean-Louis Murat le 25 mai 2024, un an pile après sa mort).
Il y a aussi une version remixée, sortie également en 1987.